Mauregny a été un centre de repos pour l´armée allemande.
D´après les témoins :
Marcel Payen :
"Les allemands ont établi un centre de repos pour leurs troupes, une rotation tous les huit jours".
Charles Larive :
"Mauregny servait de zone de repli".
· Les cantonnements chez l´habitant
Cette fonction a dû augmenter très vite avec la stabilisation du front. Les soldats étaient logés chez l´habitant, et quand les besoins du cantonnement ont augmenté, il y a eu des expulsions de civils.
Le 24 septembre 1915, 25 personnes sont expulsés, toutes de la rue de la Croix selon Marcel Payen.
· Les chevaux
Henri Tanneur signale que :
"une brigade de cavalerie est restée quinze jours à Mauregny".
Lucie Retraint :
"Les chevaux étaient logés chez l´habitant et dans l´église".
Henri Tanneur :
"Les Allemands avaient des poulains dans la maison à Payen".
Arch. privées : Jeanne Gobron
Occupation de Courtrizy
Arch. privées : Jeanne Gobron
Le service de renseignement français a noté que
[1] :
"les caves ont été aménagées et renforcées (rapatriés du 16/09/1917)" et signale en particulier "celles de la sortie sud de Mauregny".
Marcel Payen :
"Les caves de la Rosière ont été boisées par les Allemands durant l´exode" et qu´ "un officier Allemand a logé à la Rosière".
Mais les maisons ne suffisent plus, de nombreux baraquements sont construits dans les bois de Mauregny.
Arch. privées : Lucie Retraint
Lucie et Jeanne Marque devant leur maison, rue de Festieux, avec les Allemands qui logeaient chez eux.
Lucie se souvient qu´ils avaient réquisitionné la grande chambre et qu´ils y avaient mis des lits à étages. "Ces soldats servaient aux ravitaillements en obus du Chemin des Dames".
rue de l´Eglise
Des allemands logent chez Monsieur et Madame Tanneur Henri
1 - Tanneur Elisée
2 - Soldat allemand
3 - Jeannette Bourdin ép. Tanneur
4 - Henri Tanneur
5 - Yvette Tanneur
6 - Soldat allemand
7 - Albert Tanneur
8 - Irène Tanneur
Arch. Privées : Gobron Jeanne
Occupation de la maison de Monsieur Pathiot située au N° 35 actuel, rue de la Croix
Henri Tanneur :
"Il y avait des allemands, tout un village dans la Meldeuse. Leur situation les mettait à l´abri des tirs balistiques. Ils restent les excavations des armées allemandes".
Marcel Payen :
"Les bois de la Rosière étaient occupés par des milliers d´Allemands".
Charles Larive :
"Toute la Chevée(NDLR : c´est le chemin qui mène à Festieux), en montant, il y avait plein de baraques".
D´après les plans renseignés de l´armée française, il y avait aussi des cantonnements (les Allemands les appelaient Waldlager = camp de la forêt) au Mont Héraut, au bois Fays et à la butte du Mont Fays, à la butte du Gros Trate, au Mont d´Haye.
Le bureau de renseignement de la 6
e armée précise que
[2]:
· le Waldlager Franz se trouve vers la côte 4420 au nord-ouest de Mauregny-en-Haye sur les contre-pentes-baraquements pour 1 bataillon.
· le Waldlager Alexander est attenant au précédent et au sud-ouest de celui-ci baraquement pour 1 bataillon.
· le Waldlager Neu Moabit, sur les pentes nord du Mont Héraut
Il devait y avoir 4 à 5.000 soldats sur le terroir.
Le camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
Camp de Mauregny - Mars 17 - Aisne - Bataille de Champagne
Arch. privées : Robert Payen
Les ordonnances - Avril 17 - Camp de Mauregny - Aisne - Frimm, Pohlkolte, Klost,Lirotski
Le camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
Mon ordonnance Fritz Pohlkolte - Avril 17 - Camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
vl Offr Wiesporek, Justel, Brueit - Camp de Mauregny- Mars-Avril 17 / Briatenberg
Aisne - Bataille de Champagne - Maison des officiers dans le camp de la forêt
Le camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
Notre bulle (la tente) dans le camp de la forêt de Mauregny- Mars-Avril-Mai 17 - Mauzek
Arch. privées : Robert Payen
Camp de Mauregny - Aisne - Bataille de Champagne - Officier Avril 17
Le camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
Ecuries au camp de Mauregny - Bataille de Champagne - Avril 17
Arch. privées : Robert Payen
Maison des officiers au camp de Mauregny - Avril 17 - Bataille de Champagne
Le camp de Mauregny
Arch. privées : Robert Payen
Les baraques de la troupe et cuisine - Avril 17 - Camp de Mauregny - Bataille de Champagne
Arch. privées : Robert Payen
Les baraques de la troupe et cuisine -
Neumann, Dr Weise et Millaik - Aisne - Bataille de Champagne
9 Avril-Mai 17 (Briatenberg) Officiers ......
- Camp de Mauregny -
Le camp du Ruisseau des Frênes
La Paix près de Marchais
Arch. privées : Robert Payen
Mai 17, cuisine des Officiers avec Jussen dans le camp du Ruisseau des Frênes
La Paix près de Marchais, caporal Grimm
Arch. privées : Robert Payen
Officier Zultien - Le camp du Ruisseau des Frênes près de La Paix
vers lequel la batterie est allée en sortant du camp de Mauregny - Mai 17
Sur le terroir de Mauregny
Arch. privées : Nicolas Dumont
En avril 1917
Arch. privées : Nicolas Dumont
Sur le terroir de Mauregny
Arch. privées : Nicolas Dumont
En avril 1917
En mai 17, il y avait à Mauregny le 2ème bataillon de "Minenwerfer" (mortier de tranchée).
Nous avons aussi de nombreuses informations sur la vie pratique et les commodités de cette armée.
· Le service de santé
La photo de la Kommandatur indique qu´il y avait une "Orts KranKenstube", un dispensaire.
Lucie Retraint se souvient :
"Le dispensaire était ouvert aux civils. Il y avait un "lazaret" (hôpital militaire) au 13, rue de l´Eglise".
Le service de renseignements français avait recueilli le 21 mars 1918, auprès d´un "prisonnier du 2
e R (3
e DR) - Infirmerie près de l´église"
[3].
Arch. Privées : Guy Pluchart
La Commandanture
Berlin Platz = Place de Berlin |
Kommandantur = Commandanture |
OrtsKranKenstube = Dispensaire |
Plaque à droite = illisible |
Arch. Privées : Jeanne Gobron
Cette photo a été prise a Courtrizy, cette scène ressemble à une visite médicale
· L´eau
L´importance de cette population nécessitait beaucoup d´eau, d´eau potable en particulier. Les puits devaient être insuffisants.
Marcel Payen se rappelle d´une :
"source sur le chemin de la Grand Borne, aménagée durant la guerre, après qu´il a évacué, car il ne l´avait pas vue avant".
Les Allemands avaient en effet l´initiative de commencer à aménager les deux sources qui seront captées en 1930/31 pour l´adduction d´eau de Mauregny. Un rapport d´ingénieur de 1924 précise que "pendant la guerre, les Allemands avaient creusé pour l´alimentation en eau du village des drainages à ciel ouvert dans les terrains voisins où se trouvait une nappe aquifère"
[4].
· L´hygiène
Henri Tanneur :
"Il y avait un Bade (Bain-douche) qui permettait aux soldats venus du front de se nettoyer. Un jour, la chaudière a explosé, les Allemands ont cru à un attentat".
Henri Tanneur :
"Les Allemands ont construit une piscine au lieudit le Gouffre (près de l´actuelle entreprise Desgrippes). Deux enfants en quittant de l´école ont voulu s´y baigner, un s´est noyé, le deuxième a pu être ramené par le médecin".
Enfin, il y avait une importante laverie pour blanchir le linge des soldats (voir chapitre 4.1).
· L´électricité
Photo : Guy Pluchart - Décembre 1997
Les campements étaient électrifiés
On trouve encore des isolateurs plantés dans les troncs d´arbres
Les Allemands ont amené l´électricité à Mauregny. "Les maisons où logeaient des Allemands" étaient électrifiées (Selon Lucie Retraint) et tous les cantonnements dans les bois. On trouve encore sur certains arbres les "tasses" ou isolateurs qui supportaient les fils électriques.
· La fabrication du charbon de bois
Henri Tanneur :
"A la Charmille se trouvait une compagnie de four qui fabriquait du charbon de bois pour les soldats du front".
Lucie Retraint :
"Les Allemands Faisaient du Charbon de bois".
Charles Larive :
"Les Allemands fabriquaient du charbon de bois pour chauffer les troupes".
Comme on le voit, ce fait avait particulièrement frappé nos anciens.
· Les scieries
Marcel Payen :
"Les Allemands ont installé une scierie qui fonctionnait avec une machine à vapeur, pour scier des planches. La machine est restée sur place et détruite. Et ses vestiges ont été retirés plusieurs années après, elle n´a pas refonctionné après 1918".
Mais pour la localisation, son témoignage a varié. Plusieurs fois, il a dit comme Charles Larive :
"Derrière chez Madame Pluchart, il y avait un trou, dans lequel il y avait une scierie". Charles Larive a été réquisitionné pour y travailler. Ce trou se trouve dans la propriété de Monsieur Aristide Venant
[5].
Mais, à plusieurs reprises Marcel Payen a parlé d´une autre scierie située plus loin en allant vers la source dont on a parlé plus haut. Il y avait peut-être deux scieries, et même trois puisque le service de renseignement français signale en "février 1918, une scierie au Moulin de Mauregny à l´ouest du Mont Héraut"
[6]. Les besoins en bois devaient être très importants.
Lucie Retraint se souvient qu´il y avait parmi les Allemands du chemin de Festieux de bons menuisiers.
· Les distractions
Une bibliothèque (Feldbuch-handlung) -
maison de gauche - était installée au 7, rue Charles de Gaulle, d´après les renseignements transmis par Monsieur Niedermeyer
[7].
Pour les distractions, il y avait des concerts. Sur une correspondance il est fait mention de cette adresse :
"Quartier du régiment de musique de la F R 36 - Mauregny - Septembre 1917".
Arch. Privées : Gobron J.
L´armée donnant un concert devant les 13 et 15, rue de l´Eglise
Et "un petit cinéma dans une grange, partie sud du village"
[8].
Enfin, l´armée éditait des cartes postales :
Arch. Privées : Payen Robert
Le château de Mauregny - Dessin de Jos Hartwis
De grandes fêtes étaient organisées, pour l´anniversaire de l´empereur, ou celui du maréchal Hindenburg, ou à l´occasion des fêtes traditionnelles.
Bibl. Nat.
Guillaume II, empereur d´Allemagne (1888 à 1918)
Arch. Privées : Jeanne Gobron
La rue de la Croix décorée
Décoration et aménagement
Arch. Privées : Jeanne Gobron
Carte postale dessinée par Jos Hartwis
L´emplacement du futur monument aux morts a été aménagé
Arch. Privées : Robert Payen
La gare de Coucy-lès-Eppes est décorée
Arch. privées : Nicolas Dumont
Station de Coucy-lès-Eppes près de Laon - Anniversaire de l´Empereur 1915
[9]
Compagnie de construction de chemin de fer N° 17
Arch. privées : Nicolas Dumont
Henri Tanneur :
Les Allemands "ont importé la coutume du sapin de Noël qui n´était pas encore pratiquée à Mauregny. Ils ont installé des sapins dans le village".
Lucie Retraint :
a fait la même remarque.
Marquiset, habitant de Laon, dans ses mémoires publiées en 1919 raconte aussi :
"Ils abattent des sapins pour leurs Weihnachten (NDLR : Noël)... il y en eut un dans la cathédrale"
[10].
Arch. privées : Gérard Henry
Les troupes allemandes fêtent Noël
[1] Service Historique des Armés de Terre - Château de Vincennes - Paris
[2] Service Historique des Armés de Terre - Château de Vincennes - Paris
[3] Service Historique des Armés de Terre - Château de Vincennes - Paris
[4] Arch. Départ. Aisne : 7 M 81
[6] Service Historique des Armés de Terre - Château de Vincennes - Paris
[8] Service Historique des Armés de Terre - Château de Vincennes - Paris
[9] La date exacte de cet anniversaire est le 27 janvier d´après le Kriegszeitung, journal de la VII° armée allemande.
[10] Marquiset - Les Allemands à Laon, page 133 - Bibl Munic. Laon : 469 DHL