La famille Delval de Sissonne en 1918

Un autre Témoignage, celui de Monsieur Raphaël Delval a été recueilli le 6 février 1998. 

Arch; privées : Delval Raphaë

lSissonne Famille DELVAL

 

La famille Delval de Sissonne en 1918

 

A gauche Delval Raphaël, 8 ans, c'est lui qui racontera ses souvenirs de guerre 80 ans après !

"Il se rappelle de la colonne des évacués à mi-chemin entre le carrefour de la Paix et celui de la route de Mauregny à Marchais, la colonne tournait à gauche vers Mauregny, on y voyait de loin. Et au même moment, une colonne Allemande partait de marchais dans l'autre sens.

En arrivant au ruisseau d'Haye, vers le moulin, il y avait un gros entonnoir au pont. Il y avait une mine-galerie à la sortie Sud de Mauregny vers Courtrizy qui n'avait pas été chargée.

Il logeait dans la maison, 10, rue de l'Eglise, avec la famille Levasseur en bas de cette maison.

Il était en train de jouer avec ses copains André Marque (13 ans en 1918) et Pierre Ducat (14 ans) vers le château. Ils allaient chercher des pommes. Ils ont vu un cheval, se sont approchés et un soldat Italien est venu les voir. Il avait deux pigeons dans le dos. Il a mis un message et envoyé un des deux pigeons.

Les Italiens étaient au-dessus de Courtrizy, la roulante était dans le bois. Ils leur ont donné des tartines et un peu de goutte. Ils y sont retournés le lendemain. Les Italiens leur ont donné des pains (du pain blanc) et comme ils ne pouvaient tout porter, ils les ont enfilés sur un fil de fer pour en faire un collier.

Les Italiens étaient ravitaillés par des autobus avec une plate-forme arrière. Ces autobus quand ils tournaient près de l'actuel monument aux morts, allaient très lentement. Les gamins montaient alors sur les marchepieds. Ils avaient tous des calots ou des casquettes. Et pour empêcher les autres de venir à Courtrizy, les trois copains jetaient les calots des autres enfants par terre, ce qui les obligeait à descendre.

Les Italiens avaient des pèlerines et des culottes larges, de couleur kaki à dominante verte.

Le jour de la libération, il y eut un tonneau de vin sur la place.

Un médecin Italien est venu à Mauregny pour soigner la grippe espagnole.

Un soldat Allemand était resté caché à Mauregny. Il n'est sorti de sa cachette que plusieurs jours après.

Les Italiens demandaient des civils français pour leur montrer les passages dans les marais entre Sissonne et Liesse.

Tous les jours, il y avait encore des tirs qui passaient au-dessus de Mauregny. Et tous les jours aussi, ils montaient au Beauregard pour voir le clocher de l'église de Sissonne, et un jour ils ne l'ont plus revu.

Ils allaient jouer à Montaigu et avaient trouvé un side-car allemand qui avait brûlé. Ils l'avaient monté en haut de la butte (du Vieux Moulin ?) et en descendant ont failli tomber dans une sablière !

Sa mère allait faire la lessive au lavoir de Mauregny".