Le village en 1910
Essayons de nous imaginer l´aspect du village et du terroir à travers la synthèse des quelques documents disponibles (Les archives de la commune ont été précisément détruites au cours de cette guerre 14-18). Quelques témoignages recueillis auprès de nos anciens (beaucoup sont aujourd´hui disparus) nous aiderons à compléter cette description.
- Le village
Nous disposons de deux fiches signalétiques publiées dans les Annuaires Matot-Braine en 1909-1910 et 1913-1914 Mais les chiffres ainsi publiés semblent un peu gonflés par rapport aux autres sources disponibles.
Il est beaucoup moins étendu qu´actuellement. Les maisons se touchent plus ou moins d´un bout à l´autre des rues. Il y a maintenant beaucoup plus de maisons autour du Salléchamp et au début du chemin de Montaigu.
Il n´y a que cinq hectares, vingt-sept de "sols de maisons" sur la matrice cadastrale de 1910, et les habitants étaient beaucoup plus à l´étroit que maintenant.
Il faut ajouter les trois "écarts" : le Moulin, le Gros Tertre ou Gros Trate, sur le chemin de Montaigu, aujourd´hui disparu, la Rosière ainsi que la maison du garde barrières et cantonnier du chemin de fer au passage à niveau de la route de Marchais.
Les rues étaient pavées plus ou moins complètement avec des caniveaux pour l´écoulement des eaux. Il était interdit d´y déverser du purin.
La place publique était alors celle qui est en face de l´actuelle mairie dite Charles De Gaulle. C´est là que se déroulaient les fêtes du village. La place du Salléchamp avait une important mare appelée par les habitants le gué, des arbres et un calvaire. Il s´y déroulait des fêtes de quartier : "la fête à Peyot" (nous l´écrivons phonétiquement).
Arch. Privées : Robert Payen
Vues générales du village de Mauregny prisent depuis la Butte du Vieux Moulin
- Cartes postales allemandes -
Arch. Privées : Robert Payen
Selon Matot-Braine il y avait 190 maisons, alors que la matrice cadastrale de 1910 donne 182, tout comme les documents postérieurs à 1918. Par rapport à 1821, le nombre de maisons a donc augmenté de 11 unités et celles-ci ont été probablement construites autour du Salléchamp. La plupart de ces maisons ont été construites dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elles sont en grosses pierres calcaires, sans doute tirées des carrières qui bordent la partie supérieure des collines qui entourent le village (carrières du Mont Héraut, du Beauregard, lieudit la Carrière en haut du chemin de Festieux, du chemin du Salut Notre-Dame et le long de la bordure Est du Haut Bouin. La qualité de ces pierres devait être de qualité très inégale ; celle du Beauregard était suffisamment dure pour faire des meules de Moulin.
Les maisons ont le plus souvent un étage et elles sont hautes de plafond. Mais il reste nombre de maisons ou parties de maisons en grès avec leur plafond bas. Toutes ces maisons ont une cave et un grenier, avec des bâtiments annexes : poulailler, étable ou écurie, porcherie, fournil etc...Et elles ont un jardin. Elles sont couvertes le plus souvent en tuile, mais il est probable qu´on trouve encore du chaume pour les annexes et aussi quelques couvertures d´ardoises. Nous avons quelques descriptions précises à travers les dossiers de dommages de guerre. Une publicité du Journal de l´Aisne du 28 juillet 1909 nous donne une petite idée de la valeur de ces maisons : "une maison et dépendances sise rue de la croix est mise à prix à mille francs" (l´usufruit de cette maison appartenait à Victor Gozé).
Il n´y a pas d´eau courante, ni d´électricité. Les rues sont éclairées par des lampes à pétrole.
Il y a environ un puits pour deux maisons (87 puits sont encore recensés en 1924). Ils sont peu profonds, car la nappe phréatique affleure au niveau du sol. Et la qualité de l´eau est médiocre, à cause de l´écoulement en surface du purin et autres déchets. Mais il existe trois sources qui sont aménagées : les sources du Buat et du Floby, et surtout la Fontaine de la Chênaie dont l´instituteur disait en 1884 qu´elle "est indiquée par les médecins pour la légèreté de son eau".
Il y avait un lavoir dont Marcel Payen disait qu´il était encore couvert en 1914. Tout près de ce lavoir, il y avait deux petits bâtiments dont l´un abritait la pompe à incendie et l´autre le matériel des pompiers.
La mairie était à l´actuelle bibliothèque.
L´école des garçons avait était construite au XIX e siècle, au N° 5 actuel rue Charles De Gaulle et actuelle mairie école. L´école des filles se trouvait dans la maison du N° 15 rue Charles De Gaulle : la classe était une pièce de cette maison.
Il n´y avait pas de salle des fêtes, on utilisait la salle inférieure de l´ancienne mairie ou les salles des cafés/auberges.
Mauregny-en-Haye avant 1914
La place publique
Arch. Privées : Jeanne Gobron
A gauche de cette photographie : Le mur et la grille d´enceinte auraient été détruits par les Allemands en 1914/1918
Arch. Privées : Robert Payen
La sortie d´école
Mauregny-en-Haye avant 1914
Arch. Privées : Robert Payen La rue Charles de Gaulle
La rue de l´Eglise Arch. Privées : Jacques Brouleau
Mauregny-en-Haye avant 1914
Rue de la Croix Arch. Privées : Jacques Brouleau
Rue de la Croix Arch. Privées : Robert Payen
Mauregny-en-Haye avant 1914
Arch. Privée : Jacques Brouleau La place du Salléchamp
La rue du Salléchamp Arch. Privées Robert Payen
[2] Voir plus loin l´article des Tablettes de l´Aisne en 1918