Les premiers jours de guerre

 

 Les témoignages de nos anciens donnent une petite idée de l´ambiance qui régnait à la veille de la guerre.
Casque et képi
 
 
 
 
 
·      Henri Tanneur :
Carte France
 
 
            "Les gens, l´instituteur et son père parlent de revanche".
 
·      Lucie Retraint :
           
"Les habitants préparaient leurs caves pour pouvoir s´y cacher".
 
·      Marcel Payen :
           
"On disait qu´on ne faisait pas la guerre pendant la moisson. Des affiches étaient placardées dans le village par Poincaré : Reprenons l´Alsace et la Lorraine. Avant la guerre, les récoltes des champs étaient terminées, et en août les gens n´osaient plus cultiver en attendant la déclaration de guerre. Les gens n´étaient pas apeurés. Les journaux informaient. Madame Gobert qui habitaient sur la place (actuellement Charles de Gaulle) possédait l´Illustration. Tant que Laon n´a pas été occupé par les Allemands, les informations circulaient normalement. Les habitants ont été surpris à l´arrivée des Allemands".
 
            Pour compléter cette ambiance, on doit noter[1] que Madame Courtefois Pauline, épouse Petesch et ses trois enfants arrivent à Mauregny le 18 août 1914 venant de Grandelain. Rosa Frère, épouse Méreaux est venue à Mauregny le 28 août 1914 de Berrieux, Angèle Delorme est arrivée à Mauregny le 28 août 1914 venant de Montaigu. Toutes ces femmes sentent l´invasion et se sont rapprochées de leur famille.
 
            Quelques extraits du Journal de l´Aisne compléteront ces faits et témoignages :
 
·      29 juillet 1914
            Le conflit Austro-Serbe : Ouverture des hostilités.
 
·      Dimanche 2 août 1914
 
            Ordre de mobilisation générale :
 
 Mobilisatio
"Il n´y a plus rien à espérer de la diplomatie. C´est la guerre. On était préparé à la nouvelle. Qu´on la reçoive dans le calme et la confiance. Haut les cœurs et vive la France !".
 
·      Lundi 3 et mardi 4 août 1914
            Proclamation du gouvernement.
            L´Allemagne déclare la guerre à la Russie.
            "On a ramassé dans tout le département les étrangers et on les a concentrés à Laon...".
 
·      5 août 1914
            Les quatre journaux de Laon (Démocratie de l´Aisne, Tablettes de l´Aisne, Journal de l´Aisne, Courrier de l´Aisne) se groupent pour faire paraître une feuille unique... Ce sera "Le Journal de Laon".
 
·      7 août 1914 - Journal de Laon N° 2 (manque le N° 1)
           
·      9 août 1914
            Publication du texte de la déclaration de guerre.
            Problème de la moisson dans l´Aisne : il faut des hommes et des chevaux, malgré la mobilisation.
 
·      10 et 11 août 1914
            Attribution de la Croix de la légion d´honneur à la ville de Liège qui a "réussi à retenir en échec l´armée de l´envahisseur".
 
·      16 août 1914 : N° 10
            Nouvelles victoires belges.
            Les Allemands féroces et lâches.
            L´imprudence Allemande.
 
·      19 août 1914
            La cavalerie allemande est près de Waterloo, les Uhlans à Gembloux.
            Arrêté préfectoral interdisant la vente de l´absinthe.
 
·      20 août 1914
            Combats à Dinant (les troupes françaises).
 
·      23 août 1914 : N° 16
            Protestation officielle du gouvernement français "contre la sauvagerie allemande".
            Les Allemands à Bruxelles.
 
·      26 août 1914 : N° 18
            La grande bataille "autour de Charleroi".
            Des Belges de la frontière arrivent à Reims et à Laon.
 
 
 
 
 
 
Scène de l´invasion allemande en Belgique
 
exode
 
  Photo : L´illustration, Journal universel
 
Les habitants des villages belges fuyant devant les avant-gardes allemandes
Photographie prise entre Louvain et Bruxelles
 
            Le 27 août 1914, paraît le dernier numéro du Journal de Laon N° 19.
 
            Il contient une étonnante affirmation : "Si notre offensive avait réussi, la guerre était virtuellement terminée". (Il s´agit de l´offensive en Belgique). Elle est significative de l´ambiance des informations contradictoires et des espoirs de cette époque.
 
            Les 28, 29 et 30 août 1914, se déroule autour de Guise une grande bataille dirigée par le général Lanrezac : l´avance allemande est stoppée pendant quatre jours.
 
            Le 27 août 1914, Louis Lemaire, instituteur à Wimy, a obtenu de l´autorité militaire française (c´était nécessaire pour circuler légalement dans la zone des armées), un laissez-passer pour se rendre à Mauregny, son village natal.
 
            Le 31 août 1914 :
 
" le 8e régiment d´infanterie français de passage à Festieux a réquisitionné un cheval et une charrette appartenant à Madame Veuve Millard-Rigaux de Festieux et ne lui a délivré ni ordre de réquisition, ni reçu.
Cette attestation a été faite le 1er septembre 1914 par l´adjoint au maire de Festieux Monsieur Salandre"[2].
 

 


[1] Arch. Munic. Mauregny - Liste du 05/07/1918
[2] Arch. Munic. Festieux