Première étape de la Révolution - 1790 à 1792.
Les nouvelles institutions communales se mettent en place. Dès janvier 1790, le Conseil Général de la commune est élu. Malheureusement, nous n’avons que des renseignements fragmentaires à son sujet. Par ailleurs la lutte contre le clergé et le ci-devant seigneur se développe dans le village. Nous en avons quelques traces.
- La commune.
C’est Antoine BOITELLE qui est maire depuis au moins le mois d’avril 1790 jusqu’en juillet 1792. Le greffier est TANNEUR, nous ignorons son prénom. Le 29 juin 1791, nous avons la liste complète des officiers municipaux :
- BOITELLE
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maire
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- CORNET
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officier municipal
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- BRACONNIER
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procureur
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- TANNEUR
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greffier
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- BABLED
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officier municipal
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Le 7 octobre 1792, c’est Pierre COURTEFOIS qui est maire. Enfin, à l’époque où la Révolution se radicalise, en décembre 1792, c’est Alexandre MORET, 40 ans, qui devient maire. Nous ne connaissons pas les noms des « notables » prévus par la loi du 14 décembre 1789.
Le 3 août 1790, nous trouvons dans les registres de l’assemblée d’Election de Laon une « demande des officiers municipaux de Mauregny et Haye pour réparation de leur presbytère » avec le commentaire suivant : « Monsieur COTTEAU est prié de vérifier l´état des choses et d´en faire le devis s´il y a lieu ». Nous exposerons les développements de cette affaire dans le prochain paragraphe.
Le dimanche 21 novembre 1790, le curé BOURGEOIS prête le serment en présence des officiers municipaux et autres citoyens actifs de la commune. Ce sont les premiers développement de la question religieuse à Mauregny, nous allons y revenir.
Par ailleurs le Conseil Général de la Commune défend les biens communaux.
Le 29 novembre 1790,« la commune de Mauregny vous expose que par une adjudication faite par le ci devant Subdélégué de Laon le 13 octobre 1785, il a été loué à plusieurs particuliers différentes portions de biens communaux, que plusieurs de ces propriétaires sont en retard de paiement pourquoi elle demande a être autorisée à les poursuivre quoique ce bail ne soit pas revêtu de la formalité du contrôle » (Elle est autorisée).
Le 2 décembre 1790, on trouve les mêmes faits sous une autre forme :
« Demande de la commune de Mauregny, à fin de payement de différentes portions d´héritages loués à plusieurs particuliers.
Arrêté, oui le Procureur Syndic qu´expédition des dittes délits seraient adressées aux municipalités qu´elles concernent et les originaux déposés aux archives ».
Le 16 décembre 1790, on trouve :
« un mémoire présenté par la commune de Mauregny, tendante à être autorisée à former demande en justice contre le Sieur de MIREMONT, cy devant seigneur, l´un pour dégât causé en 1787 et 1788, l´autre pour raison d´anticipation et entreprises par lui faites sur le terrain et à continuer instance indécise entre eux.
Décide qu´il faut fournir une décision du Conseil Général de la Commune ».
Et le 21 janvier 1791, on retrouve aussi les mêmes faits sous une forme différente :
« Plainte de la commune de Mauregny contre de MIREMONT, ci devant seigneur, pour les dégâts causés par son gibier en 1787/1788 et, anticipations entreprises par lui faites sur les biens communaux.
Le Directoire du département demande les pièces justificatives avant de statuer.
Avis du District du 16/12/1790 ».
Ainsi que le 30 août 1791 :
« demande de la commune de Mauregny pour porter plainte contre le Sieur de MIREMONT
Sentence du Tribunal de District de Laon (pas de date) ».
« ... entre le Sr Thomas Exupert François DEMIREMONT, demeurant audit Coucy-lès-Eppes, suivant exploit de WATTELIER, hr à Laon le 15 août 1791 enregistré le 17 suivant tendant à ce que le défendeur ci après nommé en exécution du jugement du tribunal du 03 août s’expliquassent sur la déclaration du Sr Antoine BOITELLE, maire de la commune de Mauregny portée au jugement et en conséquence avouassent ou désavouassent l’adjudication faite par ce dernier ... [Procès entre Thomas Exupert François DEMIREMONT et Antoine BOITELLE Mercredi 25 /07/1 792] ».
Ce sont les premiers développement des contradictions avec le ci-devant seigneur.
Le 29 juin 1791, le conseil procède à l’:
« enregistrement des gardes volontaires nationaux soldés de la commune de Mauregny :
- BOITELLE, maire.
- BRACONNIER, procureur.
- BABLED, municipal.
- CORNET, municipal.
- TANNEUR, greffier.
- ROULLIER, commissaire avec paraphe.
- Jean Louis BRACONNIER, tailleur d’habits, 20 ans, fils de Jean Antoine.
- Alexis MEREAUX, Casseur de grais, 22 ans, fils de Charles.
- Mathieu COURTEFOIS, cordonnier, 24 ans, fils de Mathieu.
- Alexis BABY, garçon meunier, 18 ans, fils de Alexis.
- Jean François BABLED, garçon scieur de long, 19 ans, fils de Jean François.
- Jean Marie BONNET, garçon vigneron, 18 ans, fils de Claude.
- Jean Marie MORET, garçon entrepreneur de routes, 16 ans, fils de Alexandre.
- Louis Sévers BRACONNIER, garçon tailleur d’habits, 16 ans, fils de Jean Antoine.
- Alexandre AUMONT, garçon tisserand, 17 ans, fils de Jean.
- Jacques Honoré Joseph CHEMIN, garçon domestique, 20 ans, fils de Louis ».
Enfin, le 6 septembre 1791 on trouve un :
« procès verbal de Monsieur SEGUIN, Administrateur et Commissaire pour délimitation Mauregny, Saint-Erme, et Montaigu» .
« mémoire de la municipalité de Montaigu au sujet de la délimitation avec Mauregny ».
Encore des soucis territoriaux !
Tout cela suscite sans doute de l’agitation ; le 22 novembre 1791, nous trouvons un :
« procès verbal rapporté par le Sieur Nicolas CAMATTE, chirurgien à Festieux par lequel il déclare que Jean Pierre LECOMBLE a été blessé dans une révolution arrivée à Mauregny.
Signé : CAMATTE, chirurgien à Festieux ».
Mais nous n’avons pas d’autre trace de cette « Révolution » dans la commune.