Mauregny en 1787

L’année 1787 voit disparaître  la « communauté » forme d’organisation traditionnelle des habitants de la paroisse depuis de longues années (Nous étudierons cette « communauté » dans un autre Cahier). Elle inaugure une période de bouleversements ,à travers laquelle va se former l’organisation communale moderne à partir du début du XIXème siècle (Voir Cahier N°1). Faisons le point sur l’organisation de la paroisse en 1787, pour ensuite étudier les municipalités et les événements de ces deux années.
 
  - La seigneurie de Mauregny et Haye.
 
            Avant la Révolution, notre village s’appelait bien « Mauregny et Haye  ». Le terroir actuel a été constitué par la réunion de deux fiefs féodaux : l’un était la seigneurie de Mauregny, autour du village et l’autre la Cense de Haye (aussi écrit Cense des Hayes ou Hayeu dans des actes plus anciens) autour d’une ferme située près de l’emplacement du passage à niveau, sur la route de Mauregny à Marchais, avec les terres au Nord de la voie ferrée. La réunion des deux forme la paroisse de Mauregny et Haye.
 
            En 1787, Thomas Exupert François de MIREMONT est seigneur de Mauregny depuis 1759. C’est un héritage de sa mère Marie Françoise de FAY d’Athies. Les droits seigneuriaux sont résumés dans un acte de 1742 : « Haute, moyenne et basse justice, droits seigneuriaux, cens, rentes, droit de hallage, deux jours de corvée par chacun ménage par chacun an, banalité de pressoir, deux moulins banaux : l’un à eau, l’autre à vent, les rentes et les surcens qui y sont dus ». Parmi les droits seigneuriaux : le droit de chasse, réservé uniquement au seigneur, a une importance particulière, car Monsieur de MIREMONT est un grand chasseur. Il est aussi seigneur de Coucy-lès-Eppes, seigneur et baron de Montaigu. Enfin, il réside au château de Coucy-lès-Eppes depuis 1763, avec sa femme, Anne Marie Madeleine d’AUBOURG.
 
            En 1760, le revenu de la terre et seigneurie de Mauregny et Haye sont estimées à 5.000 livres. A lui seul, le seigneur a un revenu sensiblement égal à celui de la totalité des habitants du village.
 
            La justice seigneuriale est composée d’un juge ou bailli, de son lieutenant, d’un procureur fiscal, et d’un greffier. Le bailli achetait son office. En 1787, André POURRIER était bailli de Mauregny et Haye et de Coucy-lès-Eppes.
 
            Les moulins et le pressoir étaient dits banaux, car le seigneur avait le monopole de ces activités, et les habitants étaient obligés de les utiliser pour leurs besoins. Il y avait un moulin à eau, dont le bâtiment existe encore sur la route allant à Marchais, un moulin à vent sur le Mont Héraut, mais il était en ruines en 1787, et nous ignorons l’emplacement du pressoir banal.
 
            Le château de Mauregny, pratiquement inhabité depuis 25 ans, est partiellement en ruine.
 
            La cendrière du Mont héraut, exploitée en galerie depuis quelque temps, est en plein rendement (voir la brochure Cendrières).
 
 
            La ferme de Haye et le moulin à eau sont loués à bail.