MAUREGNY en HAYE et Les Cahiers d'Histoire

Problèmes des vignerons à la veille de la Révolution

Les conditions générales :
 
 
            « Les prix du vin tombèrent de moitié dès 1781 et restèrent à ce niveau pendant sept longues années ; l’écroulement du profit viticole frappa une masse considérable de petits viticulteurs [Soboul - La civilisation et la Révolution française - Tome 1 - p.468 ] ».
            « La récolte de 1788 fut très mauvaise... La crise frumentaire se conjugua avec la baisse du prix du vin qui, depuis 1781, touchait une grande partie de la nation paysanne, en particulier la multitude de petits vignerons, à la fois vendeurs de vin et salariés, qui échangeait et leur travail et leur production contre des quantités décroissantes de grains. Sans doute la récolte de 1788 ayant été médiocre, le vin se vendit plus cher : à l’abri comme producteur, le vigneron, acheteur de grains ou de pain, fut atteint comme consommateur [Soboul - La civilisation et la Révolution française - Tome 1 - p.479 ] ».
 
Les cahiers de doléances en 1789 :
 
·      Paroisse d’Aubigny :
            « dû à Monsieur LANGLOIS, seigneur d’Aubigny, 6 livres pour chaque arpent de vigne pour banalité de pressoir ». L’arpent produit 258 livres et coûte d’entretien 245 livres.  
 
·      Paroisse de Berrieux[1] :
            « l’arpent produit, année commune, 5 pièces de vin. La pièce se vend 40 livres. Droits du seigneur = 1 pièce. Reste 4 pièces au propriétaire. Dépense pour la culture d’un arpent 196 livres 13 sous. Nos vignes sont d’une nature très délicate sujet à la gelée et à la pourriture, de sorte que 2 jours de retard pour la vendange, cause un tort considérable, et l’inconvénient que nous avons est que nous ne pouvons vendanger quand nous le voulons. Il est vrai que depuis 2 ans nous avons demandé aux officiers de notre justice de faire un ban, mais il le font d’après le jour marqué par le seigneur.
            Autre inconvénient : on nous astreint à un pressoir qu’on dit banal, duquel le droit est de payer le septième pot, outre que nous sommes obligés de nous procurer et des hommes à nos frais et dépens, frais qui sont d’autant plus considérable qu’il faut au moins 30 personnes, qu’il faut bien traiter, et qui avec le fort droit que nous payons consomme le vin que nous tirons dudit pressoir, d’ailleurs cette servitude nous est d’autant plus préjudiciable que tant obligé d’aller chacun à son tour, ceux qui vont au pressoir les derniers jours ont un vin fort dur de petite qualité est de mauvaise vente ».
 
·      Paroisse de Montbavin :
            « La culture d’un jalois de vigne est pendant une année un objet de dépense : 150 livres pour main d’oeuvre, échalas et fumier etc., année commune, des vignes bien entretenues peuvent rapporter 6 pièces de vins, sur lesquelles il faut déduire pour dîme, frais entretien, etc. au moins les trois-quarts d’une pièce ; reste donc 5 pièces un-quart, au prix de 48 livres la pièce année commune, fait de produit 252 livres sur laquelle il faut prélever les frais de culture de l’année, la dépense des futailles et de droit d’aide, encore un objet de 74 livres de dépenses, ainsi prélevés 150 livres pour façon, 74 livres de dépense sur le produit de 252 livres, reste net au propriétaire 28 livres sur laquelle somme il faut encore payer toutes les impositions ».  
 
            Ce sont là, des renseignements qui concernent les propriétaires des vignes, mais pour ceux qui ne sont pas propriétaires ou très petits propriétaires les problèmes sont plus rudes :
 
·      Paroisse de Chaillevois :
            « Ils cultivent presque tout à la vigne comme mercenaire.
            Un vigneron peut cultiver 1 arpent de 100 verges tout au plus, on lui paye la somme de 50 livres, en outre 5 livres pour l’entretien, jusqu’à la vendange, après la principale culture et 5 livres pour réfouir après la vendange, somme totale 60 livres. Le vigneron est occupé à cette culture depuis le 15 février jusqu’à la mi-novembre, 9 mois de l’année, il est vrai que celui qui est capable de faire la moisson peut la faire dans cet interval s’il est bon ouvrier, la moisson lui vaut une quarantaine de francs ».


[1] Le seigneur de Berrieux est un neveu de celui de Mauregny

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Mauregny en Haye 423 hab. par JM Moltchanoff       

Les cahiers d'histoire de Mauregny ont été rédigés par Guy Pluchart et Jacques Tavola
Les auteurs ont parcouru les services d'archives et publient "Les cahiers d'histoire de Mauregny". 
> Une histoire très détaillée du village de la préhistoire au 19° siècle. 
> Histoire du chanvre à Mauregny 
> Doléances de 1789 
> Cartes postales anciennes 
> Histoire de Fussigny, village disparu 
Un excellent travail ! Un des meilleurs sites de l'annuaire selon l'Annuaire des sites d'histoire des villages

par Gilbert Delbrayelle

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