Culture et Utilisation

Le chanvre est une plante annuelle, dioïque (c’est à dire avec des pieds mâles et des pieds femelles). Sa culture exige un sol profond riche en humus et abondamment fumé. On le sème au printemps, après les dernières gelées. Le champ où on le cultive est une chènevière, et sa graine est du chènevis. Lorsqu’on le récolte, on le met par paquets disposés verticalement jusqu’à ce qu’il soit sec, souvent on les met dans un « hâloir ». Puis on le frappe pour en détacher les graines et les feuilles. Puis on en détache les fibres par le rouissage. Ces fibres sont en effet unies entre elles et avec la tige par une espèce de gomme résine. On met donc le chanvre dans l’eau (mare ou ruisseau, alors appelés rouissoirs ou routoirs). On détache ensuite les fibres avec la broie : c’est ce qu’on appelle teiller, et on obtient de la filasse. Celle-ci est ensuite passée dans les dents d’un peigne pour en séparer la partie la plus grossière appelée étoupe. On procède ensuite à la filature du chanvre au fuseau et au rouet (jusqu’au début du XIXème siècle), et enfin au tissage. Le chanvre était surtout utilisé pour les cordages ou les toiles résistantes (toile à voile). Mais il fut utilisé aussi pour les vêtements du XVIème siècle jusqu’au début du XIXème siècle.
            Le chènevis est utilisé surtout pour la fabrication d’une huile à brûler employée dans la peinture ou dans la préparation des savons mous, noirs et verts. Cette graine très nourrissante est aussi utilisée pour la nourriture des oiseaux de basse-cour. La fabrication de l’huile se fait dans des moulins appelés tordoirs. Ce qui reste après l’expression de l’huile est pressé en tourteaux destinés à engraisser les porcs.
 
            Ce qui reste des tiges après le teillage est appelé chènevottes. On en brûlait pour le séchage du chanvre dans les hâloirs (sortes de hangars).