Histoire des usines

 

Éléments d'histoire des usines vitrioliques de l'Aisne

 Il est difficile d'établir une chronologie précise, car souvent la date de construction ne coïncide pas avec celle de l'autorisation ou de la concession, parfois même elle la précède. Plusieurs de ces usines ont produit de la soude et de l'acide sulfurique pendant de brèves durées. Les dates de cessation de la fabrication sont encore plus difficiles à repérer. Enfin il faut noter que le terme «usine» recouvre de grandes différences et des unités de production allant de 4 à 200 ouvriers.

La première usine est celle d'Urcel : on peut suivre son existence de 1786 à 1900 (fig. 2). La seconde usine est celle de Cuissy, dans les locaux de l'ancienne abbaye, de 1800 à 1822, date de son transfert à Bourg-etComin. L'usine de Chailvet est contemporaine ; elle existe de 1800 à 1914 : c'est la dernière qui existera. L'usine fondée à Andelain en 1811 existait encore en 1867. Une usine fondée à Festieux, partiellement ruinée par les guerres de 1814 et 1815, comme les autres usines d'ailleurs, ne fonctionna que quelques années. Il en est de même des usines de Travecy (1817) et de Chavignon (1820) qui produisirent des magmas. L'usine de Charmes, fondée en 1816, au Mont Frénoy, a occupé cinq ouvriers de 1820 à 1823. En 1821, la construction d'une usine à Villequier-Aumont a été autorisée, mais elle ne fut probablement pas construite. L'usine Jacquemart frères, à Quessy, fut autorisée en 1819 : elle occupa près de 200 ouvriers «tant à l'extraction des terres pyriteuses qu'à la fabrication des sels». Elle existait encore en 1880. Une deuxième usine a existé à Quessy de 1874 à 1880 au moins. Une usine a existé à Bertaucourt-Epourdon de 1817 (magmas) à 1857 (alun). A Bourg-et-Comin, l'usine fonctionna de 1823 à 1880 au moins (48 ouvriers en 1847). A Remigny, il y eut une usine de 1828 à 1857, ainsi qu'à Jussy de 1838 à 1880. Une usine a existé à Urcel-Mailly de 1859 à 1865, date de la mise en faillite de la société Mari val. A Anizy-le-Château, on mentionne la fabrication de l'alun en 1869, une usine existe à Quierzy à la même date. A Mennessis, l'usine existe de 1862 à 1867. Une usine à Chermizy fabrique du «sulfate d'alumine impur» de 1864 à 1900. Une usine fonctionna à Vieil-Arcy, près de l'écluse de Bourg et Comin, de 1860 à 1880, au lieu-dit encore actuellement «La Cendrière». Enfin, il y eut une usine à Aubenton de 1847 à 1857.

En résumé, on peut donc proposer le tableau récapitulatif suivant :

tableau 01

L'usine d'Urcel produisait 700 tonnes de sulfate de fer en 179145. L'évolution de la production dans l'Aisne est résumée dans le tableau cidessous. Le dernier chiffre connu est celui de Chailvet (déjà cité).

tableau 02



On comprend dès lors que ce passé ait longtemps laissé des traces : en 1943, sous le titre Une richesse délaissée, les cendres noires d'Urcel, Westercamp écrit : «depuis personne n'a songé, ni osé tenter une nouvelle expérience, et depuis 43 ans, il y a là aux portes de Laon, une richesse qui dort, délaissée».

Plan usine de URCEL

Vente usine URCEL

Fig. 3 - Affiche de vente par adjudication de l'usine d'Urcel en 1865 (Arch. dép. Aisne, collection documentaire Piette).

 

Plan usine Saint Charles Urcel

Fig. 4 - Plan de l'usine Saint-Charles d'Urcel en 1865 (Arch. dép. Aisne, collection documentaire Piette).